1. |
LES RONDS-POINTS
06:10
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J’ai pris l’A6a puis l’A10
J’écoutais France cul
Au niveau de la N104
Il y a eu des embouteillages
Je n’ai pas compris pourquoi
Il était à peine 7h
J’ai pris la sortie 6
Il y a eu un premier rond-point
Le GPS annonçait
Encore 2h de route
J’ai soupiré
J’ai trouvé le temps long
J’ai pensé à tes mains
J’ai pensé à tes cheveux
J’ai pensé à tes seins,
Le soleil inondait la route
Le vent ondulait les feuilles
Les nuages étaient incroyables
À un moment on pouvait y voir
Un moine de profil
C’est bête à dire mais j’ai trouvé ça beau
Apaisant, réconfortant
J’étais fatigué,
Je me suis arrêté dans une station-service
J’ai pris un expresso à la tirette
J’ai regretté
De ne pas m’être arrêté
Dans un vrai troquet
Le café était infâme
J’ai pensé qu’il faut domestiquer sa douleur
J’ai pensé à la soirée de samedi dernier
J’ai pensé à la mort
J’ai pensé que je n’avais pas joui depuis longtemps
Bizarrement
J’ai pensé au Mont Blanc
Tu n’as pas quitté
Mes pensées
Avec tous les ronds-points
Le GPS n’arrêtait pas de glapir
Ça m’a énervé
Je l’ai éteint
Me suis trompé de direction
Me suis rallongé d’une demi-heure
Ça m’a encore plus mis sur les nerfs
J’aurais pas dû l’éteindre
C’était un geste impulsif
Et contreproductif
Mais pourquoi tous ces ronds-points
Ca me flingue de sans cesse de ralentir
De tourner en rond
Et d’entendre le GPS
M’indiquer la sortie
Le plus souvent ça sert à rien
Une passion française débile
Quel cerveau malade
A pu les inventer
J’ai pensé aux folies que j’ai pu commettre
J’ai pensé au chat quand il miaule
J’ai pensé à la prochaine vidange
J’ai pensé que la vie n’avait pas de sens
Je me suis dit que j'étais fataliste
Je me suis dit qu'il était temps que je jouisse
J’ai pensé que j’étais trop gentil
J’ai pensé que rien n’avait de fin
Ça m’a étonné de penser ça
Ce n’est pas mon genre
Et puis et puis et puis
J’ai pensé à toi
J’ai pensé à moi
J’ai pensé à nous
J'ai pensé sans nous
Tu n’as pas quitté
Mes pensées
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2. |
J'AI BADÉ
04:57
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La valise est sur le grand lit
Le lit est dans l’étroite chambre
La chambre est dans l’hôtel désuet
Et l’hôtel est loin du centre-ville
J’ai badé, loin des miens,
Oui comme j’ai pu bader
Perrier citron à la main
Vous m’avez tant manqué
Vous m’avez tant manqué
Vous m’avez tant manqué
De la fenêtre je voyais la place
La place et le parking déserts
Désert dans lequel je me perds
Père de mes errances imposées
Le soleil s’éteint sur les murs
Entre ces murs toutes ces vies
Ces vies sans grandeur et nobles
Noblesse oblige, noblesse transige
Un moment, j’ai été au-dessus
Au-dessus d’la lampe démodée
Des mots des silences dans la nasse
Et l’espace réduit à cette chambre
J’ai badé, loin des miens,
Oui comme j’ai pu bader
Perrier citron à la main
Vous m’avez tant manqué
Vous m’avez tant manqué
Vous m’avez tant manqué
J’envisageais la bière au comptoir
Un comptoir ouvert et chaleureux
Chaleureux comme marin de r’tour
Le bar était vide
Quelques trognes patibulaires
J’ai fini mon d’mi
Et je suis rentré à l’hôtel
J’ai badé, loin des miens,
Oui, combien j’ai pu bader
Perrier citron à la main
Vous m’avez tant manqué
Vous m’avez tant manqué
Vous m’avez tant manqué
Noblesse oblige, noblesse transige
Retour à la réalité, retour manqué
Retour manqué
J’ai badé, loin des miens,
Oui, combien j’ai pu bader
Perrier citron à la main
Vous m’avez tant manqué
Vous m’avez tant manqué
Vous m’avez tant manqué
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3. |
CROCS-LUISANTS
04:58
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Décharge d’électricité
Traversé par la sauvagerie
Les crocs affutés et luisants
Eruption infracranienne
Explosion hors soi
Main basse sur la ville
Ravage sur le lino
Tornade stroboscopique
Et encore et encore
Assoiffé de ternaire
Doigts ouverts immenses
Attrapant tout
Dévorant tout
Broyant tout
Etreignant tout
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4. |
ODE À MES PRISONS
05:48
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Des chaînes, des boulets à mes pieds ailés
Des barreaux aux fenêtres sans murs
Un matelas confortable et rouillé
Un cocktail chic dans un broc déformé
À perpétuité ma chère peine
Chacune de mes chaînes me gainent
Tant de moi-même en moi-même
Toute évasion est vaine
Au creux de la nuit, yeux ouverts
Portable qui clignote doucement
Raie de lumière au plafond
Sur lequel règne un prisonnier habile
Ceci est mon royaume, mon cher royaume
À perpétuité ma chère peine
Chacune de mes chaînes me gainent
Tant de moi-même en moi-même
Toute évasion est vaine
Parfois la révolte gronde
Liberté chérie liberté chérie
Oh oui courir à perdre haleine
Dans des champs de colza vierges
Sous un soleil de midi
Gestes agiles, course gracile
Illusion d’optique, chimère
Reste tranquille l’esclave
Tu n’es grand qu’asservi
Tu n’es grand qu’asservi
À perpétuité ma chère peine
Chacune de mes chaînes me gainent
Tant de moi-même en moi-même
Toute évasion est vaine
L’esprit flotte au-dessus de ma prison
Il part s’éloigne traverse des contrées hostiles
Des clémentes, des désertiques,
Des nacrées de vert
Tant de moi-même en moi-même
Toute évasion est vaine
Puis l’heure vient, il est grand temps
De regagner sa cellule, sa grandiose cellule
Et d’se réchauffer au désastre dominé
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CORPS-MORT Paris, France
French band from Paris, France.
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